Vote hispanique et noir, femmes, jeunes, catholiques : ces électorats qui ont fait gagner Donald Trump
Le candidat républicain a bénéficié par rapport à 2020 d’un score en hausse au sein de plusieurs électorats qui lui semblaient défavorables.
Passer la publicitéC’était la mission de Kamala Harris pendant toute la campagne : mobiliser les femmes et les minorités de couleur pour faire basculer l’élection en sa faveur. Le pari est raté : en remportant le Wisconsin en fin de matinée, Donald Trump a franchi la barre des 270 électeurs nécessaires pour être élu président. Avant cela, il avait triomphé dans les Etats-clés de Pennsylvanie, de Caroline du Nord et de Géorgie. Ceux du Michigan, de l’Arizona et du Nevada devraient suivre. Cette victoire, Donald Trump la doit à plusieurs électorats, qui ont plus voté pour lui qu’en 2020, année de sa défaite face à Joe Biden.
Le premier grand enjeu était celui du vote des femmes. Un premier sondage sorti des urnes, réalisé par l’institut Edison Research, indique que Donald Trump a séduit 44% des femmes à l’échelle nationale, contre 54% pour Kamala Harris. Il augmente ainsi son total de deux points par rapport à 2020. Le droit d’avorter, carte maîtresse jouée par la candidate démocrate pour convaincre les électrices, ne semble donc pas avoir fonctionné. À l’inverse, l’adoucissement de la rhétorique de Donald Trump à ce sujet pourrait avoir porté ses fruits. D’ailleurs, les électeurs qui estiment que l’avortement devrait être une procédure légale n’ont soutenu Kamala Harris qu’à 51%, contre 47% pour Donald Trump.
Facteur racial
Autre gain significatif pour Donald Trump : le vote hispanique. En remportant 45% des voix des latinos, selon le sondage d’Edison, le milliardaire a augmenté son total de 13 points par rapport à 2020. Il se place même en tête chez les électeurs hispaniques masculins (54%), en hausse de 18 points. Si Kamala Harris conserve assez largement la tête chez les électrices (61%), Donald Trump est là aussi en progression de sept points. La sortie raciste d’un de ses soutiens lors d’un rassemblement au Madison Square Garden, où il avait qualifié Porto Rico d’«île flottante d’ordures», ne semble pas avoir eu d’effet négatif sur la communauté latino.
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L’enjeu de l’électorat noir devait également peser sur le scrutin. Si bien que Kamala Harris a fait appel en fin de campagne à l’ancien président Barack Obama pour mobiliser les foules. Là encore, la stratégie n’a pas fonctionné. Avec 86% du vote noir, Kamala Harris n’a pas fait mieux que Joe Biden en 2020. Donald Trump n’a pas amélioré son score (12%) non plus à l’échelle nationale, mais il a surperformé dans certains Etats-clés, ceux qui comptent vraiment. En Caroline du Nord par exemple, le candidat républicain a séduit 12% de l’électorat noir, contre 5% en 2020. À l’échelle nationale, il a pris un point chez les hommes noirs (20%) et perdu deux points chez les femmes (7%), par rapport à 2020.
Il y a bien un facteur racial qui n’a pas bénéficié à Donald Trump : le vote de la population blanche. D’après le sondage sorti des urnes d’Edison, le candidat républicain a chuté de trois points chez cet électorat (55%) par rapport à 2020, bien qu’il conserve la majorité. Il est notamment en baisse de deux points chez les hommes blancs et de trois points chez les femmes blanches.
Facteur économique
Donald Trump a conservé son aura auprès de la population dont l’économie est la principale préoccupation. Ils sont ainsi 79% à avoir plébiscité le candidat républicain. Cette proportion monte à 80% chez les électeurs qui ont déclaré que la situation financière de leur famille était pire aujourd’hui qu’il y a quatre ans. Donald Trump semble avoir particulièrement amélioré ses scores dans les comtés de banlieue et les régions rurales, mais aussi dans certaines grandes villes historiquement démocrates.
Facteurs sociologiques
L’une des plus grosses progressions de Donald Trump semble se trouver auprès des jeunes. D’après le sondage d’Edison, le candidat républicain a augmenté de six points sa part d’électeurs âgés de 18 à 29 ans, pour atteindre un score de 42%. Les votes des électeurs de moins de 45 ans sont également en hausse de deux points. À l’inverse, Donald Trump perd trois points chez les plus de 65 ans. Son score est similaire chez les plus de 45 ans.
En outre, le milliardaire gagne quatre points (54%) chez les électeurs sans diplôme universitaire. Il perd en revanche deux points (41%) chez les électeurs diplômés de l’enseignement supérieur.
Facteur religieux
Donald Trump a également réussi le tour de force de retourner le vote des catholiques, qui représentent 22% de l’électorat. Avec 56% de leurs suffrages, il devance largement Kamala Harris (41%). En 2020, les catholiques avaient soutenu Joe Biden avec cinq points de marge sur Donald Trump, lui qui était devenu le deuxième président catholique des Etats-Unis. Le vote des autres confessions ne bouge pas trop par rapport à 2020. Les protestants votent toujours largement républicain (62%), tout comme les juifs plébiscitent massivement les démocrates (79%). Les autres religions, parmi lesquels les musulmans, ont choisi Kamala Harris à 60%, comme les électeurs qui ne revendiquent aucune religion (72%).
Anonyme
le
Tous les wokistes doivent être en pleine dépression: ils ont compris qu'ils ont perdu pour 8-12 ans la présidentielle (JD Vance a 40 ans), ainsi que la chambre des Représentants et le Sénat! Et vu qu'ils ne sont pas non plus majoritaires à la Cours Suprème, ils vont manger leur pain noir pour une bonne décennie au moins. C'est probablement d'ailleurs la fin de ce mouvement woke.
Nord Gascogne
le
En ce qui concerne le vote catholique, j’aimerais en connaître le profil. Car Trump ne porte en rien les valeurs du christianisme. Il fait de la récupération bruyante, certains l’ont même cru sauvé par Dieu lors de la tentative d’attentat, mais on donne là dans la superstition.
NondeNon
le
S' ils sont contents, c' est parfait pour eux.