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Location, occasion, recyclage... Comment l’industrie des jeux et jouets s’est réinventée cette année

JouéClub a imprimé 10 millions de catalogues cette année, contre 11 millions en 2022.
JouéClub a imprimé 10 millions de catalogues cette année, contre 11 millions en 2022. STRELCIUC / Strelciuc - stock.adobe.com

À l’occasion de la semaine de l’Industrie, le Figaro s’est penché sur les innovations menées depuis le début de l’année par la filière, notamment en matière de développement durable.

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En cette fin d’année, les jeux et jouets sont au cœur des préoccupations des familles : les parents cherchent le meilleur cadeau tandis que leurs enfants commencent déjà à rédiger leur lettre au Père Noël. S’ils ne voient que les produits finis, en coulisses, le secteur n’a cessé d'innover ces derniers mois, à commencer par les enjeux de développement durable. Pour Florent Leroux, président de la Fédération française
des industries Jouet Puériculture (FJP), il s’agit d’un «enjeu incontournable et surtout une responsabilité majeure à l’égard des générations futures». Un constat partagé par Philippe Gueydon, co-président de la Fédération des Commerces spécialistes des Jouets et des Produits de l'Enfant (FCJPE) : «Nous prenons une part active dans la mise en place de modes de consommation plus responsables.»

Côtés distributeurs, plusieurs mesures ont permis de réduire, en partie, leur impact environnemental. À commencer par la solution Spark, adoptée par King Jouet en septembre dernier, qui permet d’adapter les colis aux dimensions des produits qu’ils contiennent. Concrètement, cette machine automatisée «contribue à réduire de 45% le volume de vide transporté». En plus du carton, les enseignes ont également réfléchi aux économies de papier, alors que la grande distribution est appelée depuis plusieurs mois à stopper ses catalogues papier. JouéClub a ainsi imprimé 10 millions d’exemplaires cette année, contre 11 millions en 2022. Son homologue King Jouet a réduit le nombre d’impression de ses catalogues de jouets de 30% sur trois ans, «soit une économie d’environ 600 tonnes de papier», précise un rapport de la FJP, de la FCJPE et d’Ecomaison. L’enseigne King Jouet a également réussi à diminuer sa consommation d’énergie de 25% en 2023, par rapport à 2022.

La location de jeux à l’honneur

Dans les rayons, les clients sont aux premières loges des innovations menées par les entreprises de jeux et jouets. Ils ont désormais accès aux produits d’occasion, moins onéreux et plus vertueux pour l’environnement. JouéClub a notamment lancé en mars dernier son dispositif Troc O’ Joué, dans une centaine de magasins. Si les consommateurs peuvent acheter les jouets de seconde main, ils peuvent également en déposer et recevoir en échange des bons d’achat. Cette année, King Jouet a aussi étendu son offre d’occasion sur son site et a renforcé son offre de pièces détachées «pour permettre aux clients de prolonger la durée de leurs jouets».

À l’occasion, s’ajoute aussi la location de jeux neufs, «qui prend de plus en plus d’ampleur cette année», relève les spécialistes du secteur. La marque Jouets Sajou a déployé cette année son service de location avec une centaine de jeux de société disponibles. Si les retraités et les familles sont au rendez-vous, les écoles s’y mettent également «pour jouer en classe avec des élèves dans un objectif d’apprentissage», souligne Laurent Gaucher, responsable de la marque. L’enseigne française Oxybul éveil et jeux propose, elle aussi, une quarantaine de références à la location. L’occasion de tester plusieurs jeux, sans encombrer son logement de dizaines de boîtes empilées.

Des objectifs environnementaux

Les enseignes jouent aussi le jeu du recyclage, grâce au partenariat avec l’entreprise EcoMaison. «Avec plus de 1700 fabricants et distributeurs de jouets engagés auprès d’Ecomaison et près de 5000 points de collecte déployés en 2023, la filière du jouet est au rendez-vous», se réjouit Dominique Mignon, présidente de cet éco-organisme agréé par l’État. Les marques ont aussi accéléré une conception plus vertueuse de leurs produits, à l’instar de JouéClub et KingJouet qui utilisent davantage de bois FSC, issu d’une exploitation forestière légale. Oxybul éveil et jeux utilise de son côté du polyester recyclé dans les rembourrages des jouets pour les tout-petits.

Cette année, les fabricants ont également annoncé plusieurs objectifs ambitieux. Lego souhaite ainsi atteindre une réduction carbone de 37% à horizon 2032 et un «net zéro carbone» sur l’ensemble de sa chaîne d’approvisionnement «au plus tard en 2050». La marque de jeux en bois Ecoiffier finance, elle, la reforestation d’une parcelle de 10 hectares de forêt. D’autres marques ont choisi de relocaliser leur production, comme Asmodée qui a passé 70% de sa production asiatique sous giron européen, en Belgique, en Allemagne et en Europe de l’Est. PiouPiou et Merveilles a relocalisé certaines étapes de sa production en France, comme le garnissage, les coutures, les finitions, l’étiquetage ou les tests de ses références.

Pour mesurer l’éco-responsabilité des jeux et jouets, King Jouet a mis en place un label pour mesurer trois critères : les matériaux, le packaging et l’origine. Sur 1600 produits, 400 en sont équipés dans les 380 magasins de l’enseigne. Si les initiatives lancées en 2023 par les fabricants et les distributeurs sont louables, il leur reste toutefois une marge de progression pour encore transformer ce secteur de fond en comble.

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