Pourquoi Cartier est une marque unique
Que serait le fond sans les formes, et réciproquement? Entre classiques revisités et affichages innovants, la vénérable maison de luxe cultive l’art d’être et de rester dans l’air du temps.
Passer la publicitéCet article est issu du «Figaro Magazine»
«Cartier est l’horloger des formes, mais des formes qui ont passé le test du temps décrypte Cyrille Vigneron, son président. Et nous disposons d’un patrimoine unique de montres reconnaissables.» L’édition 2024 du salon genevois Watches and Wonders aura été l’occasion pour la maison de faire à nouveau la preuve de sa créativité unique. Une aptitude à créer et recréer qui s’inscrit dans l’instant présent, dans l’air du temps, comme dans la durée. «Cartier est avant tout un joaillier venu à l’horlogerie rapidement, souligne Arnaud Carrez, senior vice-président et directeur marketing de la marque du groupe Richemont. Notre première montre remonte à 1853. Nous sommes leaders sur la joaillerie et n° 2 en horlogerie, selon Morgan Stanley. Le travail de clarification de son identité et de son portefeuille horloger et joaillier, initié il y a huit ans avec l’arrivée de Cyrille Vigneron, porte ses fruits, avec un style de produit clair et constant dans la durée.»
Alors que les modèles iconiques de la maison s’arrachent en boutique, l’engouement est tout aussi fort en matière de montres vintage, qu’il s’agisse des Tank, des Panthère, des Crash ou de la rarissime Cheich imaginée jadis pour le rallye Paris-Dakar. «La Baignoire, qui date pourtant de 1912 est vraiment la montre qui fait parler en ce moment», constate Arnaud Carrez. Ou comment un classique horloger est devenu l’un des modèles chouchous d’une nouvelle génération qui n’hésite pas à le porter façon accumulation, entre montre mini et bracelets multiples. À ces icônes hors du temps répondent aussi de nouvelles formes, telle l’ensorcelante Reflection dévoilée cette année à Genève. Un bracelet à la fois horloger et joaillier, reflet des deux métiers de la maison, dont le cadran carré se réfléchit dans un miroir au poignet.
«Sculptée comme un maillon de chaîne que l’on aurait cassé, l’heure s’y reflète de manière aléatoire pour une vision contemporaine de l’horlogerie», explique Marie-Laure Cérède, directrice de la création joaillerie et horlogerie Cartier. Après tout, en ces temps incertains, réfléchir un peu ne saurait faire de mal. Tout aussi déroutante dans son affichage, la nouvelle Santos-Dumont Rewind est littéralement une montre à remonter le temps. Sur le cadran en cornaline de cette gravure de mode horlogère en platine, les heures se lisent via des index en chiffres romains disposés à rebours des traditions. Il faut dire que, sur cette édition limitée à 200 exemplaires, les aiguilles pomme reculent au lieu d’avancer, par la magie d’un mouvement mécanique manuel à remontage inversé 230 MC.
La Tortue, une signature stylistique
Enfin, Cartier a également profité de la Fashion Week horlogère genevoise pour dévoiler une superbe réincarnation de l’un de ses modèles les plus recherchés des collectionneurs: la très élégante Tortue, née en 1912, comme le prouvent ses courbes associées à des lignes tendues. Une des signatures stylistiques de la maison,
revue et affinée cette année. «Nous cultivons les plus belles formes chez Cartier, et celle-ci est très belle, estime Cyrille Vigneron. Son calibre manuel 430 MC, fruit de trois ans de développement, n’ira que dans cette boîte.»Au gré des cinq nouvelles versions dévoilées, le profil en a été épuré et les cornes étirées. Au sein de la très sélecte collection Cartier Privé, la Tortue chronographe monopoussoir est dotée d’un calibre Manufacture 1928 MC épais de seulement 4,3 mm.
Réinterprétation d’un modèle de 1928, elle arbore des aiguilles pomme en acier bleui, une trotteuse au balourd évidé, des motifs triangulaires aux quatre coins du cadran, ainsi qu’un chemin de fer placé à l’extérieur des chiffres romains. De quoi améliorer la lisibilité des indications chronographiques. Démarrage, arrêt et remise à zéro… Ici, les trois fonctions se concentrent en un seul bouton-poussoir intégré à la couronne et s’activent en un seul geste. «Il est important d’avoir cet équilibre entre l’animation de nos icônes etle faitde nourrir notre créativité avec des collections exceptionnelles, conclut Cyrille Vigneron. Être joaillier nous confère un positionnement singulier dans le monde de l’horlogerie: nous l’appréhendons avec un regard de joaillier sur les détails, les formes, les proportions. Chez Cartier, nous avons une relation au temps très différente. Le temps n’est pas seulement ce que nous mesurons, mais aussi ce que nous chérissons.» Tout comme les passionnés de belles montres…
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